lundi 5 août 2013

D'Est en Ouest










Je n'ai pas aimé préparer les valises, ni quitter ma maison. J'ai aimé rouler sur ces nationales interminables qui devaient nous mener au bout du bout, vers cette côte française au bord de l'océan Atlantique. J'ai aimé habiter quelques jours à côté de l'immensité de l'eau, malgré la petite route de la corniche vendéenne qui passait devant, entre la mer et notre maison, ma foi, rien n'est parfait. Je n'ai pas aimé  nos rythmes et nos envies si différentes mais par moment, j'aurais voulu retenir le temps pour que les figures de cette petite équipe que nous formions ne s'effacent pas, garder tel quel l'instant où les esprits enfin s'accordaient, parce que c'était vraiment chouette d'être nous. J'ai commencé à filmer. Je suis maladroite et timide, si vous saviez. Ces premières images, je vais les assembler, les monter avec du texte et de la musique, ce sera un début, assouvir ce besoin qui n'a jamais été comblé, ce rêve d'adolescente, allez, réalise-le ce film, quel qu'il soit, ça ira mieux après! Nous ne sommes pas restés longtemps, 7 petits jours, c'est si peu. Chaque matin, je me réveillais tôt. Peur de ne pas réussir à vivre pleinement l'OCEAN. Les autres dormaient jusqu'au milieu de la matinée. C'est cela même qui n'est pas au point dans ma vie ici, en Bourgogne, je m'endors.  Je vis comme si rien n'allait jamais s'arrêter, alors je ronronne. Une intemporalité illusoire qui me joue des tours. Lorsque je suis en terrain neuf, mes cellules se réveillent, mes yeux veulent voir, mes oreilles entendent mieux, mon corps bouge, du matin au soir, parce que je sais que ce n'est pas éternel, que cela m'échappe déjà et cela, oui, me rend VIVANTE!!! Mes sens en éveil, mon coeur est ouvert, je regarde le monde et les humains qui m'entourent avec confiance et je suis souvent enjouée d'un petit rien. Ce territoire  vierge de tous souvenirs d''enfance me soulage. Je suis née au bord du lac Léman en Suisse, grandi les pieds dans l'eau et la vue sur les montagnes d'en face et alentours, de tous côtés des cimes qui protègent et enferment. Face à la mer, l'absence de frontière visuelle me libère et me donne, il faut bien le dire le vertige.  J'ai aimé chaque lever du soleil, chaque coucher, et j'ai posé la question à ma destinée, en regardant le ciel étoilé, "mais pourquoi m'emmènes-tu toujours plein ouest, dis-le moi, alors que depuis petite, l'Orient et les pays du Soleil Levant me font rêver?" Je n'ai pas aimé rentrer et défaire mes valises mais l'étoile m'a donné une réponse ici qui, quand bien même je suis loin d'être une Déesse, me donne un peu de sens à cette trajectoire que je suis un peu malgré moi depuis un bon nombre d'années :

L'Ouest est le pays du soir, de la vieillesse, de la course descendante du soleil, de l'endroit où il va disparaître dans sa maison. Les années maison y sont donc domiciliées. C'est le côté des femmes, le côté du déclin ; Vénus, comme le soleil, y disparaît. Quetzalcoatl s'y sacrifie pour renaître à l'Est. On l'appelle le pays des brumes, c'est la porte du mystère, du non manifesté, l'en deçà et l'au-delà. Mais les brumes entraînent l'idée de pluie, et donc de fécondité et de fertilité. Aussi les Déesses Mères résident à l'Ouest, où elles ont établi leur jardin, qui est le pendant de celui de Tlaloc, dieu des pluies, à l'Est. Là aussi réside le dieu du Maïs, qui se manifestera à l'Est. Là, enfin, se trouve la déesse des Fleurs et les Poissons de Chalchiuitl ou d'Eau précieuse ou de Pierre précieuse, dans lesquels se résume tout le complexe symbolique qui rassemble l'eau bleu-vert de l'émeraude et du jade, les pluies fécondantes, semence céleste, et le sang naissant, offert au soleil pour sa régénérescence. 




Sushi by Cocoon,
 where the oceans end

In the morning I’ll go down the graveyard
To make sure you’re gone for good
To make sure you won’t hurt again
May you rest in peace
Poney riding, sushi cooking
May you be where you wanted
Oh we talked about it
After 1 or 2 beers
And the worst days that life brings
All the bad movies and all the earthquakes
All the worst days are just buried into the snow
Holy water
Plastic flowers
Well you got what you got what you are
Always running after, always running after
And the worst days that life brings
All the bad movies and all the earthquakes
All the worst days are just burried into the snow
And the worst days that life brings
All the bad movies and all the earthquakes
All the worst days I’ve just burried into the snow

16 commentaires:

  1. Alors, je suis une vieille femme déclinante... Bon retour chez vous...

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    1. Déclinant? Pas tant que ça il me semble plutôt renaissant en vous lisant chez vous.
      PS: Je vous ai lu, plus particulièrement le texte "au petit matin" que je n'ai pas pu commenter (on arrive sur un site bizarre en cliquant sur commentaire, le saviez-vous?). Je vais essayer à nouveau.

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  2. Merci à vous de me prévenir mais je ne sais pas du tout comment pouvoir éviter ça... J'espère que ce n'est pas constant?

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    1. Cela ne m'arrive pas quand moi je poste un commentaire...

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  3. Une Hirondelle6 août 2013 à 13:28

    Alors tu es partie...tu as osé...tu as laissé la maison et la colline le temps d'un océan...Dieu que tu es grande toi Terre Indienne...L'océan,le fin fond du Finistère c'est là où sont mes petits bretons que je vois si peu,si peu,ma famille exilée là bas...les petits grandissent au bord de l'océan...et moi je suis là et je suis amoureuse de ma Belledonne...Parfois je suis à ses pieds et parfois je suis dans ses bars en ses cimes..Tu dis que les montagnes nous "enferment"?...Je ne sais pas...J'ai besoin d'elles...Elles me rassurent,me bercent et j'aime tant et tant être en ces cimes,c'est mon souffle de vie et là O avec les chamois,le vent,les sapins,les chats sauvages,je vis,je vis...Et pourtant parfois souvent le temps de cette quarantaine passée je sens comme un vent d'océan qui me murmure....Me murmure....J'étouffe....? J'ai peur...? Je ne peux pas?... C'est cela que j'écris...C'est cela que j'écris à en perdre la notion du temps,des jours,des nuits,de la chaleur qui étouffe...

    Alors je lis que tu l'as fait,que tu as osé,que tu as fermé la porte et pris la route...

    Je t'embrasse comme un soleil d'août entre l'été et l'automne...Il y a comme une tristesse dans la sève descendante...Je t'embrasse Terre Indienne...

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    1. Bonjour Pascale,
      J'ai pensé à tes mots hier en roulant, au sujet de l'éventuelle tristesse entre l'été et l'automne, mais oui, c'est ça, la sève descendante que l'on perçoit ou ressent. Profite des tes cimes, là-haut, c'est vrai que ce n'est pas enfermant;

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  4. alors que je venais juste d"écrire que tes billets me manquaient. te voilà de retour avec des mots précieux, portés par la musique, et plein de promesses. et cette peinture. comme je l'aime.
    j'aime la mer aussi, comme les rives du léman...
    verra-t-on ici ton film ?
    je t'embrasse
    amélie

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    1. Merci Amélie, c'est justement ce que tu m'avais écrit qui a donné l'élan d'écrire à nouveau ici ;-)
      Je monte le film en septembre parce qu'il me manque du matériel (un bon micro qu'un ami doit me prêter fin août) et si c'est pas trop catastrophique, je le montrerai ici, oui. Sinon, je te l'enverrai en DVD et on pourra en discuter. Bises+++++

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  5. L'océan ! j'y retourne dans quelques jours pour la première fois depuis mon adolescence. J'ai tellement hâte d'en retrouver l'odeur, la merveilleuse lumière, et, comme tu dis: le vertige.

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    1. ;-)
      Une collection ou des photos collection automne océanique...?
      Profites-en un maximum de ce vertige, c'est bon!

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  6. Je suis venir te lire deux fois mais suis restée silencieuse, je voulais mieux comprendre... Tes mots sont très beaux, une fois encore et ce qui me vient aujourd'hui, c'est : passer de l'est à l'ouest, naître ours et devenir papillon, n'est-ce pas le programme de la vie, s'incarner et s'élever avec sur nos ailes, les couleurs joyeuses d'une vie ? Bises Christiane, doux week end. brigitte

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    1. Merci à toi Brigitte, pour la richesse de ton commentaire, naître ours et devenir papillon me va absolument et je crois bien que cela va nourrir une séquence du montage de mon petit film.

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  7. Toujours des mots justes sur une belle musique, des mots que je comprends même si je vis à l'ouest car je ne me lasse pas de l'océan, car je n'aime pas faire les valises, je n'aime pas les défaire, j'aime les débuts, les rêves, les si... merci à toi car j'aime décidément beaucoup l'illustration et la musique que tu as choisis

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    1. Merci Brizou, j'ai souvent pensé à toi lorsque j'étais au bord de l'océan, je pensais aux images que tu publies parfois, les levers du jour et je retrouvais cette atmosphère.

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  8. Bon Jour chère Christiane,
    une pensée pour toi et les tiens en cette période de rentrée... Bises de Cœur à Cœur, âmie

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