jeudi 26 janvier 2012

Déboussolée










Sur cette colline, j'ai déposé mes bagages il y a 15 ans. Les heures, loin des bruits de la ville, se sont d'abord arrêtées. Les contacts avec le monde extérieur se sont raréfiés. Petit à petit,  une maison qui se construit, des enfants qui naissent, le nid qui prend forme, le corps qui change et mon visage que je ne reconnais plus en passant devant le miroir... J'ai le tournis, ne sachant pas toujours si je traverse le temps ou si c'est lui qui me mange. La vie du dehors me fait des signes, m'appelle à sortir du nid. J'y réponds, avec concentration.  Quelque chose s'est mis en mouvement qui me montre le bénéfice de ces années de gestation, de renoncement, que je regarde aujourd'hui avec douceur, compréhension et il faudra bien y ajouter un zeste de compassion. C'est l'hiver, un peu gris, un peu doux. Je ne souhaite rien d'autre que d'être là, ajoutant des couleurs à l'intérieur, admirant les camaïeux brumeux de l'extérieur. De cet endroit, écouter, regarder, aimer ce monde qui bouge, beaucoup. J'aimerais garder mon cap, mon centre de gravité aligné, en souplesse. Et, pour sauter du coq à l'âne, j'aime les fleurs qui fanent, alors, pourquoi ai-je tant de peine avec la mort de l'homme? 

12 commentaires:

  1. la mort de quelqu'un nous renvoie à notre propre finitude... surviennent alors la tristesse, le chagrin, le désarroi, la colère ... de ne pas avoir accompli quelque chose d'essentiel.

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  2. Très futile quand tes questions sont si justes et profondes... mais j'aime beaucoup tes chaises multicolores :-)

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  3. Quelles belles photos, si sereines et douces. J'aime les harmonies en bleu et gris. Oui pourquoi tant de peine ... mêmes aux fleurs fanées mon coeur se serre souvent.

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  4. Parfois, il y a seulement le désir d'être spectateur, de sentir la vie un peu à distance comme pour ne pas concéder trop de pouvoir à ce qui vient de l'extérieur.. Oui, "garder son centre de gravité"...ce n'est pas toujours une petite affaire, la vie est mouvante et mouvement et tu as raison de parler de souplesse, c'est bien de cela qu'il s'agit souvent, de fluidité et d'accompagnement sans crispation.
    Vaste programme n'est ce pas ?...:)
    J'adore la petite goutte d'eau qui perle au bout de la branche dans ta 1ere photo :))

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  5. J'ai lu avec intérêt les commentaires laissés sous ce billet.

    Merci pour vos visites.

    Je suis très occupée par mon quotidien en ce moment, et d'autres projets en cours. J'ai donc moins de disponibilité (d'inspiration?) pour écrire ici et aussi, pour laisser des commentaires pertinents sur les blogs.

    C'était une petite info pour dire aussi que tout va bien!

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  6. Moi qui en ce moment souffre de ce long mois de janvier gris et noir, de mon boulot-dodo qui ne laisse pas grand place à la rêverie et à la créativité, j'aime me retrouver dans ton chez toi doux et apaisant. Je te souhaite un heureux quotidien et des projets très inspirants. Bises

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    1. C'est un mois de janvier assez gris en effet, le froid arrive en plus, mais tout cela ne m'empêche pas de rêver. C'est peut-être ton boulot qui te plombe car tu sais très bien photographier les gris il me semble. A bientôt ici ou là. Bises ;-)

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  7. Christiane, depuis décembre, je ne pouvais plus accéder aux commentaires de ton blog ! Mon ordinateur tout neuf a trouvé le chemin pour aller jusqu'à toi, je lui en suis très reconnaissante.
    Contrairement à toi, j'ai beaucoup de mal avec les bouquets finissants. A tel point que je ne mets quasiment jamais de fleurs coupées dans la maison.
    J'aime la façon dont tu parles de la mise en mouvement. Parfois, il ne suffit pas de marcher vite pour avancer ....

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    1. Ah! tant mieux, je me demandais où tu étais et pensais particulièrement à toi aujourd'hui. Contente donc de te lire.
      Ma mise en mouvement est, en effet, très lente, façon tortue... arriverai-je à rattraper les lièvres qui courent si vite? Bises+++

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  8. Bien bien bien
    et je souris à ton billet en plastique dans une galerie de pacotilles avec votre baguette de sucre et sel mais qui sent bon quand même
    Il existe encore des endroits pour ton carré sur la soucoupe et des bruits qui sentent le bois et le café frais, un verre de vin au bar, des bottes hautes, des gants posés , en laine, sur le comptoir, un groupe d'étudiants qui refait le monde serrés à la petite table du fond à droite, près des cuisines.

    neige ici toujours pour mon anniv, j'adore, je l'adore, c'est une merveille de la nature, unes des premières qui m'émerveillât et me fit vivre

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  9. J'ai du mal aussi je te comprends...mais voir nos enfants grandir nous permet de l'accepter un peu mieux. Tes textes me touche, la Z.I je comprends aussi. Je t'embrasse

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