Peinture à quatre mains |
Novembre,
les couleurs qui s'éteignent peu à peu,
qui s'allument aussi, d'une certaine manière.
Solitude sur la colline,
je descends.
Un rendez-vous matinal au collège
avec la professeure principale de mon fils cadet.
Je regarde, suis comme une extra-terrestre toutes antennes dehors,
me reconnecte au monde.
Sous prétexte de parler scolarité,
je suis heureuse d'être en face d'êtres humains.
Mes semblables,
là-haut,
me manquent trop.
Il faudra trouver une solution,
pour que cela change.
Je veux dire la solitude.
Car, pour mon fils, tout va bien.
Juste une mise au point.
Puis je pars chercher de l'essence,
quelques courses,
un détour pour prolonger le plaisir de rouler,
ma petite somnole à l'arrière,
je traverse les forêts encore dorées,
rousses,
la lumière est particulièrement belle,
de la brume ou des gouttelettes,
un soleil qui pointe son rayon,
nous écoutons, à la radio, par hasard
La seiche,
de Maryline Desbioles...
Je suis fatiguée..
Tant d'excitation déplacée...
Je voudrais que tout soit déjà consommé,
que tout soit fini et bien fini,
que je puisse siroter un livre au creux de mon lit,
je sais tellement bien que même si tout marche impeccablement
cela ne sera pas aussi parfait que j'aurais voulu.
Il faut du courage pour ne pas craindre l'imperfection.
Du courage chaque jour que Dieu fait pour ne pas craindre que,
malgré tous nos efforts
toutes nos débauches de gestes
toutes nos allées et venues
toutes nos paroles, nos mises au point,
si peu nous appartiennent
si peu nous ressemblent
car c'est l'exacte ressemblance à notre image
qu'on appelle la perfection
Les climats,
les saisons,
les sons,
les couleurs,
l'obscurité,
le lumière,
les éléments,
les aliments,
le bruit,
le silence,
le mouvement,
le repos,
tout agit sur notre machine, et sur notre âme.
Jean-Jacques Rousseau
Extrait de
Les confessions
Je lis et je relis ton texte, ballotée entre ta solitude, si belle aussi, ce désir de perfection qui nous fait avancer en nous laissant insatisfait(e ?)s et le fil du temps, de la vie qui nous façonnent, nous contraignent et nous font aussi approcher l'altérité... je ne saisis pas tous les liens qui me rattachent à ton billet et qui me touchent autant...
RépondreSupprimerComme j'aime ces couleurs!!! Sur la première illustration, je vois comme un coq renversé... je déguste tes mots et la lumière de vos dessins à quatre mains me ravit
RépondreSupprimerOui. Tout.
RépondreSupprimerPensées...
Ton texte... Tu lis dans mes pensées...
RépondreSupprimeroooh ces couleurs, c'est beau !
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