Des portes qui claquent,
des pas sur des marches en fer,
les couloirs du métro,
l'alarme,
les jambent qui s'agitent,
des visages,
des jeunes,
des moyens,
des vieux,
des peaux,
de toutes les couleurs,
des lèvres pâles,
ou colorées de rouges,
des ongles peints,
des talons hauts,
des talons bas,
des portables dans les mains,
des ordinateurs dans des sacoches,
des odeurs d'urine,
des regards perdus,
des corps qui sont partis d'un point,
pour aller vers un autre point,
le corps tendu et robotique,
la tête baissée, les épaules relevées,
les bras serrés contre les côtes,
une main qui tient la doudoune vers le cou,
une main qui tient le sac vers la hanche,
des lumières dans la nuit,
qui ne s'éteindront pas jusqu'au matin,
ce monde qui bouge,
qui avance tel un compresseur,
toujours en mouvement,
les voitures en mouvement,
les corps en mouvement,
les lèvres qui parlent en mouvement,
les doigts qui s'agitent sur les claviers en mouvement.
Les rues n'ont pas changé,
les silhouettes n'ont pas changé,
les sons n'ont pas changé,
Paris n'a pas changé.
Le souvenir de mes dernières escapades en solitaire remonte dans mes pieds,
dans mes jambes,
dans mon ventre,
dans mon tube digestif,
dans ma bouche.
Assise dans le métro,
prise par la faim,
je croque des amandes avec énergie,
une dent trop vieille se casse,
me murmurant mon âge en ricanant
je mesure encore une fois ma traversée du temps,
mes lèvres esquissent un sourire.
Mes yeux restent secs.
J'attendrai mon retour,
mes retrouvailles avec le silence,
le regard posé sur l'éphémère beauté des végétaux,
sur la sagesse des écorces,
et la chaleur des larmes qui réussissent enfin à se frayer un chemin.
Notes de mes visites à Paris
Exposition "la Bohème" (l'article ici en fait une critique que j'approuve absolument)
"Vous pouvez me tuer, mais laissez-moi chanter ma chanson"
"Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens."
"De la souffrance est tressé tout ce qui est vivant"
"Ne te demande pas si tu dois mourir ou vivre, mieux vaut chanter"
"Ce n'est pas la destination mais la route qui compte."
"Nous ne voulons qu'une chose : laissez-nous suivre notre route"
Proverbes Rom
Exposition "Aux sources de la peinture aborigène" ICI
Le temps du rêve:
Chaque homme vient d'un territoire créé par les ancêtres aux temps mythologiques.
Observation des signes offerts par la nature: un trou d'eau, une montagne, une rivière, chaque élément est remarquabe et signe le passage d'un ancêtre sur terre.
Pas de ligne d'horizon car il n'y a pas de séparation entre la terre et le ciel, pas plus qu'entre les artistes et leur terre.
Pas de lignes de perspectives. Des signes: traces d'animaux, traces de pas, nuages, points d'eau, haies de végétaux ou de baies sauvages.
Celui qui perd son rêve est perdu.
Houlala ! Tous ces menus détails qui défilent devant tes yeux doivent bien vite avoir raison de ton être tout entier. Perso, à Paris, dans le métro, je suis comme en rase campagne: paisible et solitaire au coeur d'un Néant naturel et féérique... Bien à Toi, chère Christiane
RépondreSupprimerPeut-être y vis-tu au quotidien? Alors bien sûr, tous ces menus détails s'amoindrissent. Pour ma part, ce sont mes sens qui sont en éveil partout où je me trouve. Une façon d'être présente au monde et contrairement à ta crainte me concernant, ces sons, ces images, ces sensations ne me "tuent" pas. C'est sûr qu'elles me traversent, mais je sais les traiter et les évacuer.
SupprimerBonne soirée Phène.
Beaucoup de choses dans ce beau billet et ce sont, je l'espère, des larmes de joie qui réussirent à se frayer un chemin...
RépondreSupprimerJ'ai du mal avec le rythme des grandes villes, j'ai du mal avec les grandes villes,je sens que je n'y habite pas vraiment mon corps, et celui-ci y est vite épuisé d'ailleurs. On ne peut trouver sa Voie dans ces lieux, il me semble, ils nous parlent de l'Homme, on a besoin d'entendre parler la Nature pour trouver notre chemin. Belle après-midi à toi Christiane. brigitte
Ces larmes ne sont pas encore identifiées ;-)
SupprimerPeut-être un mélange... de joie, de tristesse, de nostalgie, de gratitude.
Bien d'accord avec toi pour l'Homme et la Nature.
Pourtant, à force de Nature, il est bon d'aller faire une rapide immersion et observer toute cette humanité, puis revenir et se lover dans les bras des arbres.
Bises!
A tout ce vacarme on peut préférer le seul crissement de la neige sous les pas ou bien le chant du geai dans la haie, ou bien l'envol apeuré des tourterelles ou bien
RépondreSupprimerL'un renvoie à l'autre, peut-être...
SupprimerAh...rentrée...
RépondreSupprimerJe reconnais tout dans tes mots.
caresses.
Un aller-retour rapide. J'y retournerai. Merci Laure!
SupprimerJe serai ce soir dans le vacarme parisien... voilà qu'il me fera presque sourire en pensant à toi et à ce joli texte...
RépondreSupprimerOn s'est manquée de peu alors.... Dommage! Au printemps, j'irai de ton côté!
Supprimer- Je suis assis dans le train, on traverse les Vosges. De l'homme assis en face de moi se dégage un parfum extraordinaire. Je n'ai jamais rien senti d'aussi bon. J'engage la conversation et je lui demande ce qu'il fait. "Je suis bûcheron." Ce parfum, c'était les arbres." -
RépondreSupprimerAlexandre Romanès "un peuple de promeneurs"
en te lisant j'ai pensé à ce livre, lu d'un trait sans respirer mais en sentant,
je cherche sur le net et voilà ce que je trouves ^^
des bises pour toi sous les nuages et le vent !
C'est beau, cette citation.
SupprimerJe vais le lire aussi, d'abord, essayer de le trouver, ou alors, te l'emprunter?
Des bises et des pensées vers toi Mamou
je te le prêterai ...juste savoir quand ? ^^
Supprimerou alors je peux te l'envoyer... ^^ bises
SupprimerJ'aurais bien voulu avoir écrit ces mots sur el movimiento, ce contraste entre le silence-lenteur à la campagne et l'étourdissement des grandes villes.
RépondreSupprimerPérennité des arbres, tes photos sont superbes, merci!
Merci Colo!
SupprimerCes photos sont magnifiques, Christiane.
RépondreSupprimerMerci Sarah!
SupprimerOui, beaucoup d'agitation. J'en fait partie et pourtant, comme toi, il m'arrive de m'arrêter à la regarder d'un peu plus loin, cette vie Parisienne. Merci pour ces photos d'une sereine beauté.
RépondreSupprimerContente de te relire et de constater que tu t'es offerte une échappée, belle me semble-t-il, que tu as vécue et ressentie jusqu'au tréfond de tes tripes. Beau texte tout en sensua-sensibi/lité. Bises:-)
RépondreSupprimerQuelle belle évocation parisienne !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup toute la sensualité des petites choses que tu cites.
Moi qui vive désormais plus au calme, Paris, la trépidante, ça me manque parfois !
Tu es vraiment une grande vivante !
Pas trop, en ce moment...
SupprimerMerci pour ta visite!
Hello, hello !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ce texte, que j'e viens relire. Et tes photos aussi.
Je suis également allée passer qqs jours à Paris récemment. J'y ai vécu la plus grande partie de ma vie, mais la ville m'est étrangère aujourd'hui. Comme une amie perdue de vue, avec qui rien n'est plus pareil, que l'on se réjouit de voir mais à qui on n'a plus rien à dire... Ca me rend vaguement nostalgique, il y a encore du rêve accroché aux façades des immeubles, aux pas des passants, aux devantures des boutiques, mais ce ne sont plus mes rêves à moi. Ceux là, où sont-ils donc passés ? ne se seraient-ils pas faits trop petits ?
Bises de la zébrée
Ce teste est magnifique : juste dans les descriptions et les émotions. Vraiment magnifique. Et ta dernière citation, je la copierai 50 fois pour ne pas l'oublier !
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