Curieuse impression, en fin de semaine, celle de ne pas réussir à satisfaire ce qui voudrait être satisfait, la vie qui semble se dérober ou peut-être, le sentiment que les choses se dérobent. Je regarde de plus près. Je pensais réussir à coudre des petites robes, des chemises, un vestiaire imaginaire bien trop grand pour mes deux mains. La réalité? Quelques fils et trois morceaux de tissu assemblés et loin d'être terminés. Je pensais peindre plusieurs fenêtres et puis deux portes et, tant qu'à faire, une table basse. Il y a si longtemps qu'elles attendent. Elles attendront encore. Commander ces dizaines, que dis-je, centaine d'encres rares pour commencer mon travail de peintures miniatures. Acheter enfin cet appareil réflex pour assouvir mes besoins photographiques. Il attendra aussi. Je regarde encore plus près. Cuisiner, beaucoup, le sentiment de nourrir une vingtaine de pensionnaires, même si, en réalité, il y en a cinq, parfois sept, et l'idée de plus en plus présente qu'un jour, ici, ce sera un petit restaurant, un truc-muche du genre. Je raconterai ce projet, un autre jour... Vouloir transférer des images sur l'ordinateur, impossible car le disque dur est plein. Je ne sais pas quoi faire de ces milliers d'instants immobilisés que je ne veux pas effacer. Je m'attache à ce présent devenu passé qui s'évanouit toutes les secondes et je le stocke sur une mémoire qui sature. Ma gourmandise de choses à faire ne s'est pas déroulée comme je l'aurais souhaité mais...
J'ai serré si souvent ma petite dans mes bras,
caressé les cheveux de mes deux garçons qui grandissent,
mais sont encore si petits, parfois.
Caressé ceux de mon mari aussi,
je me suis blottie contre son torse rassurant sous le hêtre majestueux,
un autre jour,
j'ai regardé le vent léger tel une vague sur un champ d'herbes hautes,
cueilli quelques framboises,
marché, puis couru sous la pluie battante alors que je rentrais d'une promenade avec ma fille,
l'eau était tiède, les gouttes coulaient le long de mon dos
et sur mon ventre,
j'ai aimé ce premier contact avec l'eau de l'été.
Mais aussi,
passé du temps à visiter les blogs,
je lis attentivement, je commente, parfois.
C'est un engagement de ma part,
communiquer ma présence, dire le plus spontanément possible,
parfois, y réfléchir longtemps.
En somme, ce n'était pas rien.
C'était plutôt bien.
Quelques bonus photos des jours derniers prises avec mon modeste et fidèle compact, ici
Tout est une question de regard... Et il est bon quelques fois d'être indulgent avec soi, de cesser de regarder ce qu'on n'a pas pu faire, ou être, pour, comme tu le fais, mesurer le chemin accompli, sentir le bonheur juste là où il se trouve...
RépondreSupprimerPeut-être est-il plus sage de compter ce qui a été fait, vécu, senti, aimé, que ce qui ne l'a pas été... courir sous la pluie tiède, se blottir dans les bras de l'être aimé, caressé des cheveux doux... c'est tout beaucoup, déjà!!! Mon dos pourrait te dire, de ne surtout pas t'attarder sur ce qui n'as pas été accompli.
RépondreSupprimerPS: j'aime décidément beaucoup tes dessins, ils disent si bien! Pour tes photos il y a la solution d'une mémoire externe...
Un des plus jolis billets que j'ai lus ici!
RépondreSupprimerde ces empreintes d'instants délicats, peinture subtile d'une existence... Bien amicalement
RépondreSupprimerah oui ça!
RépondreSupprimertant de projets qui couvent avec ardeur dans le coeur, et si peu de choses réalisées
Et pourtant
on a pensé à l'essentiel: la tendresse partagée
ça semble rien du tout, ce n'est pas de l'ordre du faire en effet
Magnifique ton billet...
Les meilleurs souvenirs que tu laisseras derrière toi ne seront pas ceux des objets que tu as fabriqués, mais bel et bien ceux des caresses que tu as données, des mots que tu as su trouver pour consoler, rassurer et aimer.
RépondreSupprimerTu acceptes de ne pas tout contrôler, de te laisser aller à ce qui fait aussi le sel de la vie, c'est à dire à ces petits rien qui nous rendent tellement riches... Bon week end à vous!
RépondreSupprimerJe suis pareille,je n'aime pas effacer une photo de l'ordi,j'ai l'impression que je fais du mal à ceux qui sont dessus, que cet instant sera définitivement enfui, oublié........J'ai acheté un CD à graver, je ne sais pas faire...........Pourtant, je sais que ce qui compte, c'est le présent (carpe diem)et le futur........... à bâtir; comme toi, comme toutes,je suis en retard de ce que je voudrais faire, mais j'essaie de regarder ce que chaque jour je construis tout de même; toutes nous édifions chaque jour un petit monument et chaque pierre compte dansl'édifice.
RépondreSupprimerquel joli billet...
RépondreSupprimerpenser, c'est aussi rêver
RépondreSupprimersans rêve, la vie n'est plus pareille
rêver, c'est avoir encore la tête en enfance
la tête dans les nuages
j'aime tes pensées, tes dessins, tes écrits et tes rêves
des bises
c'est ma première lecture du matin
RépondreSupprimerune bien belle lecture...
en premier de l'émotion, les yeux qui picotent un peu, juste un peu
en second
beaucoup d'amour
en troisième
la vie tout simplement !
merci pour cette lecture, Christiane !
et j'ose publier deux chuchotements ce matin!
J'aime beaucoup les traces du vent dessinées dans les herbes folles; douceur et couleur.
RépondreSupprimerComme des caresses...
"De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressée une fois, rien qu'une."
Baudelaire, Les Fleurs du Mal.
(Les photos aussi sont superbes.)
Il y a beaucoup de sensualité dans ta relation au monde. J'aime te lire, ton écriture a quelque chose d'apaisant. Sais-tu que tout comme toi j'aime cuisiner et qu'il me plairait aussi tant de tenir un "truc muche du genre" même si ma rationnalité se refuse à une telle éventualité. Bises et bon dimanche!
RépondreSupprimer@Sarah: c'est juste ce qu tu dis, et curieusement, parfois, cette simplicité demande un "effort".
RépondreSupprimer@Merci Brizou du rappel du "dos". Pourquoi avons-nous cette tendance à regarder le non accompli? Je vais trouver une solution pour les photos.. J'ai cassé l'entrée de mon disque dur externe (je suis vraiment trop nulle avec le matériel!)
@Oh merci Alex! j'aime bien ce genre de mots si doux à mon oreille
@Phène, quelques traits, qui indiquent que "je" "tu" est passé par là. Amicalement à toi!
@Merci Coumarine! C'est un équilibre à trouver, le faire, non-faire, être. Sacrée gymnastique tout ça
@Joséphine, merci du précieux rappel. En effet, lorsque je regarde en arrière, ce ne sont pas les choses faites qui me réjouissent le plus mais bien ces micro instants de partage gestuels et relationnels;
@Babette, juste précision de ta part, ne pas tout contrôler, laisser la vie se faire, se défaire...
@Anne: moi non plus, je n'arrive pas à graver un CD. Pffff...
@Madame Zaza, merci de ta présence, tu dois être bien occupée. Je pense à tes laines et dès que je peux, je débarque! mais c'est si loin.
@Mamou, j'aime bien tes généreux élans de chuchotements, tes mots si doux. A bientôt!
@Colo, quel bonheur de te voir ici et cette superbe évocation de Baudelaire. Merci!
@Spiruline, c'est drôle, j'ai pensé à toi ce matin, au sujet de la cuisine, je pensais que tu aimais cuisiner et que les quelques images vues chez toi de ta cuisine montrent une grande délicatesse des plats. Tu m'apprendras? Moi aussi, j'ai la trouille rien que d'imaginer ce projet. J'en parlerai bientôt, histoire de me faire encourager par la blogo!
Tu ne t'es pas arrêtée à la fin du premier paragraphe, et tu as atteint la plénitude. D'une journée inachevée tu as fait des champs de moissons prochaines.
RépondreSupprimerC'est une belle prière pour clore la journée, la remettre humblement, la reconnaître telle.
@Anne**: j'aime beaucoup ce que tu chuchotes là... surtout "tu as fait des champs de moissons prochaines".
RépondreSupprimer1ère visite par chez toi... sous le charme...
RépondreSupprimerSamantha
Je me retrouve tellement chez toi... Christiane. Bon quand le truc muche bidule sera ouvert, je viens ça c'est sûr ! Et je me demande bien ce qui mijote dans ta tête avant que cela ne mijote dans les marmites ! Moi je verrais bien un restau avec des plantes et herbes sauvages qu'on trouve nulle part ailleurs. J'ai lu aujourd'hui dans le journal de notre bonne Migros qu'un restau avait engagé une cueilleuse ! Un métier d'avenir il paraît. Moi j'y crois à 100% tant le retour vers la nature parait une évidence après notre course effreinée à l'industrialisation. Je ne sais pas en terre indienne, mais en terre helvétique il fait 35 degrés, on étouuuufffe ! Bisous. Fée grain de ciel. www.3petitspas.canalblog.com
RépondreSupprimer@Samantha, bienvenue et merci pour cette douce visite!
RépondreSupprimer@Fée grain de ciel: oui! un restau avec des plantes, j'aimerais bien, j'en connaissais un en Suisse en direction de la Gruyère, très bon, avec des plantes sauvages, j'ai oublié son nom. Il paraît qu'il a fermé. Ceci dit, je ne pense pas avoir leur talent! Ici, il y a beaucoup de bonne herbes sauvages et....il fait très chaud aujourd'hui ici aussi. Pensées pour toi et ta famille!
C'était pas la pinte des Mossettes à Charmey? C'est toujours ouvert mais les tenanciers ont changé. Et pour une petite causette cuisine et tout le toutim, je suis bien évidemment à ta dispo :-)
RépondreSupprimerSpiruline
je suis toujours émue lorsque je pousse la porte de chez toi
RépondreSupprimerpeut-être parce que je trouve là à côté de toi ... un peu de moi
Très joli ton billet,
RépondreSupprimerQuel douceur, et je me reconnais un peu là...
Belle fin de semaine,
A bientôt Christiane
@Oui Spiruline, c'était ça le nom et les mets fabuleux, avec des plantes sauvages et des thèmes incroyables pour les menus (menu de l'écrivain, menu voyage en Egypte...) et tout ça au milieu des champs sur les hauteurs des alpages. Est-ce que c'est toujours aussi bon avec les nouveaux tenanciers?
RépondreSupprimer@Côté dilettante, peut-être parce que nous sommes "chat" en astrologie chinoise...:-)))
@Cathy, belle fin de semaine à toi, pas encore eu le temps d'aller voir ton nouvel espace, j'y vais de ce pas!
Effectivement, c'est troublant cet écho en parallèle... Je crois que ces journées d'été provoquent ces envies d’exacerber les sens, d'être plus réveillé que l'habitude.
RépondreSupprimeril est de tes mots que je n'ose pas écrire.
Je viens de passer un beau moment sur ce blog et cela grâce à Alexandra qui me le fait connaitre, à bientôt et amitié, Martine
RépondreSupprimer@Lune, nous avons plusieurs fois expérimenté cet écho. Il me semblait avoir trouvé des "osements" de mots chez toi...
RépondreSupprimer@Martine, bienvenue, je suis allée voir ton blog que je recommande vivement pour la "calmitude" qu'il apporte à le parcourir.
...j'écris des mots bizarre ce soir, la fatigue certainement...
Je découvre tes jolis textes... magnifiques!
RépondreSupprimer@bienvenue minabulle! et merci pour tes mots... Je vais aller voir ton univers.
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